Sur les réseaux sociaux, El Mordjene connaît un succès fulgurant. Cette pâte à tartiner algérienne, aux accents de Kinder Bueno, séduit les amateurs de chocolat noisette. Distributrice d’El Mordjene, la marque Cebon s’est récemment heurtée à un blocage douanier en Europe. Que s’est-il passé ? On vous dit tout sur cette affaire qui mêle goût local, réglementation sanitaire et polémique virale.
El Morproduit artisanal au goût régressif
Commercialisée sous la marque Cebon, El Mordjene se distingue par son goût très proche de certaines barres chocolatées comme le Kinder Bueno. Originaire d’Algérie, elle est une crème onctueuse composée de :
- Chocolat ;
- Sucre glace ;
- Lait en poudre ;
- Huile de palme raffinée.
Cette pâte est souvent comparée à Nutella, mais avec une texture plus fondante et une saveur chocolatée plus prononcée. Longtemps vendue dans des petits commerces en Algérie, cette pâte à tartiner est devenue un produit phare du pays, portée par une recette traditionnelle et une fabrication semi-artisanale.
Le buzz TikTok, déclencheur d’une exportation massive
C’est sur TikTok que tout a explosé. En quelques semaines, des vidéos mettant en avant le produit ont généré des millions de vues. Les créateurs de contenu en faisaient la promotion, vantant sa texture onctueuse et son goût rappelant les friandises d’enfance. Résultat : les demandes d’importation vers l’Europe ont grimpé en flèche, notamment en France.
Des revendeurs se sont lancés dans la vente de pots via des circuits non officiels. Le bouche-à-oreille numérique a transformé ce produit local en tendance food 2024.
Une interdiction liée à la réglementation européenne
Face à cette popularité soudaine, la douane française a rapidement bloqué l’importation du produit. La raison ? El Mordjene ne respecte pas certaines normes européennes en matière de sécurité alimentaire. Les autorités mettent en cause l’absence de traçabilité de certains ingrédients comme le lait en poudre et l’huile de palme.
Les règles sanitaires européennes exigent un étiquetage précis, des tests bactériologiques et des certificats de conformité. Or, les produits vendus sur le marché français ne disposaient d’aucune preuve de ces contrôles. Cette interdiction européenne vise à garantir la santé des consommateurs français, et non à pénaliser une marque étrangère.
Le flou autour de la composition
Autre point soulevé : la composition exacte du produit. Si les ingrédients de base sont connus, le taux de certains éléments comme le sucre, le lait, ou encore la présence d’additifs reste imprécis. Cette opacité inquiète les autorités sanitaires, surtout lorsqu’il s’agit de produits sucrés destinés à un large public, souvent jeune. Le caractère artisanal de la fabrication, bien qu’authentique, ne répond pas toujours aux exigences du marché européen en termes de contrôle qualité.
Une alternative à Nutella… qui divise
Beaucoup de fans de cette crème de noisette algérienne la présentent comme une alternative à Nutella, plus savoureuse et moins chère. Son goût prononcé de noisette, sa texture lisse et son arôme intense séduisent ceux qui recherchent une nouveauté en rayon. Pourtant, le manque de conformité réglementaire empêche toute exportation officielle vers l’Union Européenne.
Des commerçants ont tenté de contourner l’interdiction par des ventes sous le manteau, renforçant la polémique autour du produit.
Vers une adaptation aux normes européennes ?
Face à cette situation, certains évoquent une possible mise aux normes de la recette. Cela permettrait une importation encadrée et légale. La marque Cebon a d’ailleurs communiqué sur sa volonté de se conformer aux exigences de l’UE pour conquérir officiellement le marché français. Un enregistrement sanitaire, une étiquette conforme et une certification pourraient faire d’El Mordjene un véritable produit exportable, sans accroc douanier.
Une affaire symptomatique de la puissance des réseaux sociaux
Le cas El Mordjene révèle un phénomène grandissant : la montée en puissance des tendances alimentaires portées par TikTok. Un simple buzz médiatique peut générer des flux d’importation incontrôlés et soulever des questions sanitaires majeures. La popularité virale de cette pâte noisette chocolat algérienne illustre aussi l’envie des consommateurs de découvrir des produits artisanaux, venus d’ailleurs, avec des saveurs nouvelles.
Conclusion : la prudence prévaut sur l’engouement
Tant que les normes européennes ne sont pas respectées, El Mordjene restera absente des rayons officiels en France et dans toute l’Union Européenne. Le produit a tout pour plaire, mais la réglementation alimentaire prévaut. L’affaire continue d’agiter les réseaux et les amateurs de douceurs, en attendant une possible version conforme de cette pâte à tartiner algérienne.