L’amortissement des véhicules de tourisme est un sujet fondamental pour toute entreprise souhaitant optimiser ses dépenses et ses finances. Cet outil permet d’étaler le coût d’un véhicule sur plusieurs années, en le transformant en charge déductible des bénéfices. Dans cet article, découvrez l’essentiel à savoir pour bien amortir un véhicule de tourisme.
Qu’est-ce que l’amortissement d’un véhicule de tourisme ?
L’amortissement est une technique comptable qui permet de répartir le coût d’un véhicule sur sa durée d’utilisation effective. En d’autres termes, il consiste à étaler sur plusieurs années le prix d’acquisition du véhicule. Son but est de comptabiliser la dépréciation du véhicule et de réduire les bénéfices imposables de l’entreprise.
Les règles d’amortissement des véhicules de tourisme
Il existe des règles d’amortissement propres aux véhicules concernés : il faut commencer par prendre en considération quelques critères, et ensuite analyser les montants amortissables.
Les critères à prendre en compte pour l’amortissement
L’amortissement d’un véhicule de tourisme dépend de plusieurs éléments : le prix d’acquisition, la durée de l’amortissement, et le taux d’émission de CO2 du véhicule.
- Prix d’acquisition : Le prix d’acquisition d’un véhicule est le montant payé pour l’achat de ce dernier, frais de mise en circulation inclus. Il est plafonné à 18 300 euros pour l’amortissement d’un véhicule de tourisme.
- Durée d’amortissement : La durée d’amortissement d’un véhicule de tourisme est de 5 ans, mais elle peut varier en fonction du type de véhicule ou des politiques fiscales locales.
- Taux d’émission : Les véhicules présentant un taux d’émission de dioxyde de carbone (CO2) élevé peuvent voir leur amortissement plafonné à un montant inférieur, selon les règles fiscales en vigueur. Le plafond de déduction d’amortissement d’une voiture polluante émettant 200 g de CO2 par kilomètre est de 9 900 euros.
Les montants à amortir
Le montant d’un amortissement est généralement déterminé en fonction du prix d’acquisition et de la durée d’amortissement. Pour récapituler, les véhicules de tourisme présentent un plafond d’amortissement allant de 9 900 à 30 000 euros. Si le prix d’acquisition excède cette limite, seule la partie inférieure à cette somme pourra être amortie. Cela signifie qu’une voiture d’un prix d’achat de 50 000 euros, par exemple, pourra être amortie uniquement sur la base de 30 000 euros.
Le plafond d’amortissement pour un véhicule de tourisme est donc un facteur déterminant dans la gestion des amortissements pour les entreprises. À noter que cette règle s’applique aussi bien aux véhicules électriques qu’aux véhicules immatriculés dans la catégorie des véhicules particulières.
Amortissement et TVA : un impact sur la gestion fiscale des entreprises
Pour mettre en place un amortissement efficace pour vos transports de tourisme, il faut aussi comprendre ses implications avec la TVA et la caution de crédit.
La TVA déductible
Lors de l’acquisition d’un véhicule, les entreprises peuvent récupérer une partie de la TVA payée, si le véhicule est utilisé à des fins professionnelles. Il est toutefois important de noter que la TVA n’est pas toujours récupérable dans sa totalité. En effet, pour les véhicules de tourisme, la récupération de la TVA est souvent limitée, notamment pour les voitures à usage mixte (professionnel et privé). C’est le cas des voitures particulières ( appartenant à la catégorie « VP » sur la carte grise) et des voitures de types « N1 ».
Amortissement et caution de crédit
Lorsque l’achat du véhicule est financé par un crédit, il est possible de comptabiliser l’amortissement en fonction de la première mise en circulation du véhicule. La caution de crédit et les loyers supportés par le locataire sont également pris en compte dans la comptabilité de l’entreprise. La voiture acquise en crédit va donc être amortie selon les modalités prévues par le contrat de financement.
Qu’en est-il du traitement fiscal des véhicules électriques ?
Les véhicules électriques bénéficient d’une durée d’amortissement généralement plus avantageuse que les autres. En effet, pour encourager la transition énergétique, la fiscalité française offre des avantages pour l’acquisition de ceux-ci, pour leurs faibles émissions de dioxyde de carbone. De fait, les entreprises peuvent amortir un véhicule électrique de manière plus souple, en profitant d’un taux d’amortissement plus rapide.
Mais attention à ne pas oublier les critères fiscaux spécifiques aux véhicules électriques, notamment en matière de plafond d’amortissement.
Comment calculer l’amortissement d’un véhicule de tourisme ?
Deux possibilités s’offrent à vous : l’amortissement par calcul linéaire et l’amortissement par calcul dégressif.
Le calcul de l’amortissement linéaire
L’amortissement linéaire est la méthode la plus courante pour calculer l’amortissement d’un véhicule de tourisme. Dans ce cas, la valeur du véhicule est divisée par sa durée d’amortissement pour obtenir une charge d’amortissement annuelle égale.
Par exemple, si un véhicule a un prix d’acquisition de 20 000 euros et une durée d’amortissement de 5 ans, l’amortissement annuel sera de 4 000 euros (20 000 / 5).
Le calcul de l’amortissement dégressif
La méthode dégressive permet de comptabiliser des amortissements plus importants durant les premières années de la vie du véhicule. Elle s’applique généralement aux véhicules utilitaires et de transport collectif de personnes. Mais elle peut être utilisée dans certains cas dans le tourisme pour les véhicules concernés par ces derniers transports.
Cette méthode permet de réduire rapidement les bénéfices imposables dans les premières années suivant l’acquisition du véhicule.
Voici un cas pratique
Imaginons que vous achetez un véhicule pour un prix d’acquisition de 20 000 euros, et que la durée d’amortissement choisie est de 5 ans.
Calcul du taux d’amortissement dégressif
Le taux d’amortissement dégressif est calculé en appliquant un pourcentage plus élevé que le taux de la méthode linéaire. Par exemple, si le taux linéaire est de 20 % (pour une durée d’amortissement de 5 ans), le taux dégressif peut être deux fois ce taux, soit 40 %.
Calcul de l’amortissement de la première année
Le premier amortissement est donc calculé sur la base du prix d’acquisition multiplié par le taux d’amortissement dégressif.
- Prix d’acquisition : 20 000 euros
- Taux d’amortissement dégressif : 40 %
Amortissement de la première année = 20 000 x 40 % = 8 000 €
Calcul de l’amortissement de la deuxième année
Pour la deuxième année, l’amortissement est calculé sur la valeur restante du véhicule après l’amortissement de l’année précédente. La valeur résiduelle après la première année est donc de 20 000 – 8 000 = 12 000 €.
Le taux d’amortissement dégressif (40 %) est appliqué sur cette valeur résiduelle.
Amortissement de la deuxième année = 12 000 x 40 % = 4 800 €
Calcul de l’amortissement de la troisième année
Après la deuxième année, la valeur résiduelle sera de 12 000 – 4 800 = 7 200 €. Le même taux de 40 % est appliqué à cette nouvelle valeur.
Amortissement de la troisième année = 7 200 x 40 % = 2 880 €
Et ainsi de suite…
Le calcul continue chaque année en appliquant le taux de 40 % sur la valeur résiduelle du véhicule jusqu’à ce qu’il soit complètement amorti ou qu’il atteigne la valeur résiduelle minimale. Il s’agit de la valeur résiduelle fixée par la méthode d’amortissement dégressif (souvent très faible).
Conclusion
L’amortissement des véhicules de tourisme est un outil essentiel pour la gestion fiscale des entreprises. Comprendre les différentes règles liées à la durée d’amortissement, au plafond d’amortissement, et à la récupération de TVA est donc indispensable. Cela vous permet de mieux gérer l’acquisition et l’utilisation de vos voitures à des fins professionnelles.
Véhicules électriques ou traditionnels, chaque modèle bénéficie de règles spécifiques qui influencent son amortissement et son traitement fiscal. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel, car il peut avoir d’autres paramètres à prendre en compte, selon notamment le type de bien et la politique de l’entreprise.